J’ai toujours été fascinée par le pouvoir évocateur des céramiques architecturales. Les motifs floraux, les couleurs, la brillance incomparable des émaux offrent une personnalité incomparable aux façades, les habillant d’une parure délicate ou flamboyante.
Je suis née dans une famille d’artistes peintres et j’ai suivi dans un premier temps les cours de peinture à l’Académie de Port-Royal à Paris auprès de Jean Max Relange et Arlette le Moore. En parallèle, j’ai été formée en sculpture et céramique dans les ateliers de l’École de Beaux-Arts à Paris.
De ce double savoir-faire « peinture / sculpture céramique » a surgi mon intérêt pour la céramique architecturale qui offre l’avantage de déplacer l’art vers l’extérieur, offrant aux regards des passants un véritable trésor. Flâner dans une ville est devenu un jeu de piste aux allures de chasse au trésor. J’essaie d’y débusquer au détour d’une rue des éléments de décor architectural. Et lorsqu’à travers une grille je découvre un assemblage de carreaux de faïence dans le style Art- Nouveau, un bas-relief floral, des rosaces colorées, des cabochons, c’est toujours un émerveillement.
De retour dans mon atelier, je conçois mes fresques émaillées comme un tableau et ma formation de peintre est un apport précieux pour la conception du projet et la réalisation des maquettes. J’apporte un soin particulier aux couleurs, à leur complémentarité ainsi qu’au graphisme et à la cohérence de l’ensemble du projet.

Ensuite, je procède grâce à ma formation de céramiste à la réalisation de carreaux de faïence. C’est un travail long et délicat qui demande précision et rigueur. Lorsqu’après une cuisson à 1000 degrés, j’ouvre le four, le moment est magique : les carreaux émaillés se révèlent dans leur intensité et leur profondeur pour une explosion de couleur.